INTERNATIONAL

Avant d’exister comme le sport que l’on connait aujourd’hui, le badminton a eu plusieurs ancêtres. Les principaux ancêtres du badminton proviennent soit d’Asie, d’Amérique du Nord, du Sud ou bien d’Europe. Par exemple, on pratiquait en Chine le « jeu de volant » qui s’apparentait au football puisque le volant était renvoyé au pied. Au Japon, on retrouve une pratique similaire au badminton appelée le « hanetsuki », qui consistait à se renvoyer un volant avec des raquettes en bois mais sans devoir

Passer au-dessus d’un filet. Le « batteldore and shuttlecock » est lui aussi l’ancêtre, anglais, du badminton. Vers le 14e siècle le jeu est alors pratiqué exclusivement par l’aristocratie mais il va commencer à se répandre vers les classes les plus populaires de la société car était recommandé par les pédagogues et philosophes pour ses vertus physiques.873 va marquer un tournant dans l’histoire du badminton puisque des officiers anglais de retour d’Inde vont évoquer un jeu qu’ils ont vu là-bas, le Poona, cependant ils n’ont pas le matériel nécessaire car ce jeu se pratique avec des raquettes et une balle. N’ayant pas de balle, ils vont improviser et prendre un bouchon de champagne auquel ils attacheront des plumes. Afin de donner un nom à ce sport ils vont choisir le nom de la ville dans laquelle ils se situaient : Badminton. Quelques années plus tard, les premières règles du sport sont créées et en 1893 la fédération anglaise de badminton est fondée. C’est le 5 Juillet 1934 que la fédération internationale (International Badminton Fédération (IBF) à l’époque) fut créée. Les membres fondateurs de cette fédération furent : l’Angleterre, l’Écosse, le Pays de Galles, l’Irlande, la France, le Danemark, les Pays-Bas, le Canada et la Nouvelle-Zélande. Une vingtaine de pays qui n’étaient pas d’accord avec l’IBF avaient créé leur propre union en 1978, après trois années de désaccord, cette union s’est associée avec l’IBF en gardant le nom de celle-ci. C’est en 2006 que l’IBF a changé de nom pour devenir la fédération que l’on connait aujourd’hui : la Badminton World Fédération (BWF). En parallèle, le badminton s’est inscrit au calendrier olympique à partir des Jeux Olympiques de Séoul en 198833 auxquels il était présent en tant que démonstration. C’est aux Jeux Olympiques de Barcelone en 1992 qu’il apparait pour la première fois sous sa forme compétitive qu’on lui connait avec la présence des simples et des doubles masculins et féminins. Aux Jeux Olympiques de 1996 à Atlanta, le badminton deviendra la première épreuve mixte des Jeux Olympiques. Même s’il n’y a pas de données officielles quant à la pratique du badminton, on estime que le nombre de joueurs dans le monde serait autour de 220 millions, ce qui en ferait le deuxième sport le plus pratiqué au monde juste derrière le football. Aujourd’hui, le badminton n’a plus rien à voir avec la pratique des siècles passés, les meilleurs joueurs mondiaux sont professionnels, parcourent la planète pour s’affronter sur le circuit mondial et la vitesse de certains smashs dépasse largement les 450km/h avec un record du monde enregistré à 493km/h par le malaisien Tan Boon Heong en2013. De plus, mêmes si les pays asiatiques restent très dominants dans ce sport, on remarque qu’il se développe de plus en plus dans des pays que l’on n’attendait pas forcément au haut niveau international comme l’Espagne ou la France.

b. Organisation du badminton dans le monde

À l’échelle internationale, le badminton est géré par la Badminton World Fédération (BWF), présidée depuis mai 2013 par le danois Poul-Erik Høyer Larsen, ancien joueur international danois et vainqueur de la médaille d’or en simple homme aux Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996. La BWF siège à Kuala Lumpur en Malaisie et est aujourd’hui composée de 188 fédérations nationales membres. Toutes les compétitions internationales les plus importantes sont organisées par la BWF (à l’exception des Jeux Olympiques) comme les championnats du monde individuels, par équipes mixtes (Sudermann Cup), par équipes masculines (Thomas Cup) ou féminines (Uber Cup), ces événements sont regroupés sous le nom « major events ». La BWF a aussi son propre circuit de compétitions internationales appelées « Super Séries » que l’on pourrait comparer aux Grand Chelem de tennis, ces compétitions sont au nombre de treize et elles sont réparties dans le monde entier même si on peut observer qu’une grande majorité à lieu en Asie (1 en Océanie, 3 en Europe et 9). La BWF n’est pas aussi impliquée dans l’organisation des Super Séries qu’elle l’est dans celle des major évents puisque pour les major évents la BWF gère tout de A-Z avec l’aide de la fédération hôte alors que pour les Super Séries, la plus grande part de responsabilité est pour la fédération hôte.

La BWF a entrepris une restructuration de ses compétitions à partir de la saison2018 et qui sera effective jusqu’en 2021 au moins. Cette restructuration a pour but de proposer une offre plus précise aux potentiels diffuseurs afin d’en attirer plus pour assurer une meilleure couverture médiatique au badminton. Cette restructuration s’inscrit aussi dans la démarche de la BWF afin de professionnaliser encore plus le sport car les tournois seront dotés de Prize money plus importants. Au niveau continental, le badminton est géré par les divers confédérations, celles-ci ont pour rôle de gérer les fédérations membres mais aussi d’organiser certains tournois de rayonnement continental comme les championnats continentaux individuels, par équipe mixte, masculins et féminins. Badminton Europe organise même son propre circuit.

Le rôle des fédérations nationales est primordial dans cette organisation du badminton à l’échelle mondiale, en effet ce sont elles qui ont pour rôle d’accueillir tous les événements ponctuels (c’est à dire organisés dans des lieux différents chaque année) mis en place par la fédération internationale et les fédérations continentales.

Les fédérations nationales doivent donc candidater à l’organisation de ces événements majeurs et se voient ou non attribuer l’organisation selon la qualité de leur dossier mais aussi selon les événements sportifs à venir (ex : cette année l’Australie accueille les championnats du monde par équipe mixte pour se préparer à l’organisation des Jeux de Commonwealth de l’année prochaine).

Autrefois considérée comme amateur, la pratique du sport a évolué au fil des années pour devenir plus professionnelle.  Cette professionnalisation a inévitablement entrainé une nécessité de structurer et d’encadrer la pratique afin d’éviter certaines dérives.  Il était alors essentiel de proposer un cadre de référence qui serait le même pour tous.  C’est à ce moment que plusieurs organisations non gouvernementales ont fait leur apparition.  Cette première partie aura donc pour but de présenter l’organisation du système sportif mondial avec dans un premier temps, la présentation du Mouvement Olympique et des entités qui le constituent et dans un second temps les instances régulatrices du système sportif mondial.

 Le Mouvement Olympique est « l’action concertée, organisée, universelle et permanente, exercée sous l’autorité suprême du CIO, de tous les individus et entités inspirés par les valeurs de l’Olympisme…  L’appartenance au Mouvement Olympique exige le respect de la Charte olympique et la reconnaissance par le CIO ».  (Charte olympique,2015, Principes fondamentaux).  Comme évoqué dans la Charte Olympique, l’objectif principal du Mouvement Olympique est « de contribuer à bâtir un monde pacifique et meilleur en éduquant la jeunesse par le moyen du sport pratiqué sans discrimination d’aucune sorte et dans l’esprit Olympique qui exige la compréhension mutuelle »1. Le Mouvement Olympique est constitué de trois entités principales qui sont le comité international olympique, les fédérations internationales de sports et les comités nationaux olympiques.  En plus de ces trois parties, il comprend les comités d’organisation des Jeux Olympiques, les athlètes, les arbitres ainsi que les entraîneurs sportifs. Le Comité International Olympique (CIO) Le CIO a été créé le 23 Juin 1894 par Pierre de Coubertin afin de réinstaurer les Jeux Olympiques antiques.  Selon lui le sport est quelque chose d’essentiel qui peut présenter des vertus éducatives, il est donc nécessaire de se servir des Jeux Olympiques pour transmettre des valeurs positives aux plus jeunes comme le dépassement de soi et la combativité par exemple. En 1980, Juan-Antonio Samaranch devient président du CIO et souhaite professionnaliser le Mouvement Olympique qui est à ce moment-là au bord de la faillite.  En 1985, le programme TOP (The Olympic Partners) est créé afin d’allier les Jeux Olympiques à des multinationales qui pourront aider au développement de ces événements sportifs. Le CIO  est  l’instruction  souveraine  du  Mouvement  Olympique  et  son rôle principal  est  d’organiser  les  Jeux  Olympiques  puisque  ce  sont  ces  événements  qui permettent  au  Mouvement  Olympique  de  s’autofinancer.  Le CIO a récolté plus de 5 milliards de dollars au cours de l’Olympiade 2009-20122. 90% des recettes du CIO sont reversées aux comités nationaux olympiques, aux fédérations internationales et aux comités d’organisation des jeux olympiques. Le rôle principal du CIO peut être résumé par une phrase de la Charte Olympique : « la mission du CIO est de promouvoir l’Olympisme à travers le monde et de diriger le Mouvement Olympique ».